Une guerre informationnelle en Côte d'Ivoire a éclaté autour des prix des données mobiles, impliquant consommateurs, opérateurs de téléphonie mobile et régulateurs. Dans cet article, nous analyserons les interactions entre ces acteurs, les stratégies déployées et les implications pour le marché des télécommunications ivoirien. 

1- De la concurrence entre les opérateurs de téléphonie mobile

le marché ivoirien des télécommunications est dominé par plusieurs opérateurs, notamment Orange, MTN et Moov, qui cherchent à attirer les consommateurs avec des offres compétitives. Cette concurrence a conduit à une guerre informationnelle autour des prix et de la qualité des services proposés. Pour se démarquer, les opérateurs de téléphonie mobile en Côte d'Ivoire déploient diverses stratégies de communication et de marketing :

  • Publicités et promotions : ils utilisent des slogans accrocheurs, des visuels percutants et des promotions attractives pour mettre en avant leurs offres de données mobiles.
  • Comparaisons  : certains opérateurs n'hésitent pas à comparer leurs offres à celles de leurs concurrents,  pour convaincre les consommateurs de leur supériorité.
  • Réseaux sociaux et interactions avec les consommateurs : les opérateurs sont également présents sur les réseaux sociaux, où ils interagissent avec les consommateurs et répondent à leurs préoccupations.
  1. Les consommateurs : victimes et acteurs de la guerre informationnelle

Les consommateurs sont directement touchés par cette guerre informationnelle. Ils sont ciblés par les campagnes de communication des opérateurs, mais participent également activement au débat, en partageant leurs expériences, leurs opinions et leurs critiques sur les réseaux sociaux et les forums de discussion. Cette interaction entre consommateurs influence les choix et les attentes du marché. Le Député ASSALE Tiemoko de la commune de Tiassale est incontestablement le leader de la contestation des nouveaux prix fixés par les opérateurs de téléphonie. Il va même proposer aux consommateurs un boycott des opérateurs, des journées de déconnexion et autres. Suivront des artistes tels que Safafel, Didi Bi et même la légende du reggae Alpha Blondy et bien d’autres qui à leur tour condamnent le prix élévé des datas. Les réseaux sociaux vont bouillonner de cette actualité pendant un moment. Des influenceurs comme le journaliste  AndreSilver Konan , et  Edith Brou une experte très respectée du numerique en cote d’Ivoire et en Afrique condamnent également ces augmentations des prix des datas. Les consommateurs trouvent en ces opérateurs un cartel de la téléphonie d’autant qu’ils pratiquent de fausses concurrences. On se croirait encore en monopole tellemnt les memes tarifs sont pratiqués par tous. 

  1. La passivité du régulateur, l’ARTCI dans cette guerre informationnelle

Le régulateur,  l'Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d'Ivoire (ARTCI),  qui en principe a un rôle crucial à jouer pour assurer la transparence et la fiabilité des informations diffusées par les opérateurs et pour protéger les intérêts des consommateurs n'a pas été tres present durant cette guerre informationnelle sur les prix des datas. Il a même souvent été accusé par la société civile de complice alors que son rôle est de surveiller les pratiques de communication et de marketing, pour s'assurer qu'elles respectent les règles et ne trompent pas les consommateurs, de sanctionner les comportements abusifs, tels que la diffusion de fausses informations ou la manipulation des perceptions et de promouvoir l'éducation des consommateurs sur les enjeux liés aux prix des données mobiles, pour les aider à faire des choix éclairés. En somme le consommateurs n'ont pas apprécier l'omerta de l'ARTCI. C'est seulement à la suite de toutes ces dénonciations de la societé civile que l'ARTCI  par un communiqué précise l'encadrement dont font l'objet le prix des datas en Côte d'Ivoire.

En somme la guerre informationnelle autour des prix des données mobiles en Côte d'Ivoire a impliqué une interaction complexe entre consommateurs, opérateurs et régulateur. Les consommateurs à partir des réseaux sociaux ont su mener la guerre informationnelle qui a abouti à la non augmentation des prix des datas mais plutot à leur gel.

Adama TRAORE

Retour à l'accueil